Je peux faire un premier retour vu que j'utilise la méthode (enfin en partie) depuis Juillet 2016. En partie car je respecte assez bien la période de base où on doit rester sous la FC MAF (180 - age +/- 5 pulses), enfin j'ai adapté à 75% FCM qui me semble plus pertinent (prendre plutôt 70% FCM si reprise après long arrêt, ce qui obligera à alterner course et marche), la formule MAF donnant 72% FCM dans mon cas.
En partie car en fait Maffetone ne dit pas grand chose quant à l'entraînement après cette phase (une fois que le MAF test, soit 8 km courus à la FC MAF ne s'améliore plus), à part qu'on introduit de l'anaérobie (pour lui anaérobie = tout ce qui est > FC MAF, donc inclut la résistance douce, ce qui est pertinent sémantiquement car il y a augmentation du taux de lacates même si c'est faible et linéaire jusqu'au seuil) sans trop dépasser le seuil anaérobie, tout en faisant un MAF test régulièrement pour voir si on encaisse bien l'anaérobie (le MAF test ne doit pas se dégrader).
Pour ceux qui connaissent Daniels, Maffetone revient à faire une phase I plus stricte avec le cardio et surtout dont la durée n'est pas planifiée à l'avance mais conditionnée par la baisse de la FC.
Dans mon cas, cela n'a pas changé grand chose car je m'entraînais déjà depuis quelques années comme ça, avec une phase de foncier où je ne faisais quasiment que de l'EF.
Je suis également passé en low carb (ça c'était nouveau pour moi). J'ai noté très rapidement (moins de 2 semaines après avoir commencé) de grosses améliorations sur la capacité à utiliser la filière lipidique: sorties longeus de 4 à 5 heures à jeun et juste à l'eau, sans fatigue, impossible avant quand je me gavais de glucides sans avoir une hypo au bout de 3H maxi... La conséquence est un besoin nettement moindre de s'alimenter pendant un ultra, vu qu'une part bien plus importante (qu'avec une alimentation glucidique, et à entraînement égal) de l'énergie est fournie par les lipides stockés dans l'organisme en quantité suffsiante pour courir plusieurs jours, contrairement aux glucides.
Les sensations en résistance douce sont bonnes également.
Beaucoup d'autres avantages: récupération plus rapide, fin des douleurs tendineuses et articulaires, niveau d'énergie constant toute la journée.
Seul inconvénient : Au seuil et au dessus (résistance dure), pas de bonnes sensations, manque d'énergie. Amélioration possible en prenant des glucides avant la séance et pendant. J'ai donc diminué le volume de ces séances, de toute façon peu utiles en phase spécifique ultra.
Les résultats ont été immédiats, vu que j'ai explosé ma marque sur 24H de 14 km (241 vs 227 km), en grande partie grâce à ce changement d'alimentation m'ayant permis de m'alimenter moins de 2 fois moins tout en ayant de l'énergie de bout en bout de la course.
Par contre, autant je suis convaincu des avantages de cette méthode / alimentation en ultra, autant je suis bien plus sceptique sur des courses plus courtes, la charnière étant quelque part vers le marathon (j'attends des retours de coureurs performants et pas de coureurs "cétogènes" en 4H... -en passant LCHF n'est pas synonyme de cétose et on peut consommer une quantité de glucides non négligeable-). De fait Maffetone a essentiellement coaché des sportifs d'ultra-endurance (triathlon et ultramarathon). A chacun d'ajuster en fonction de ses objectifs et de ses sensations, l'essentiel étant de manger des aliments de qualité (les moins transformés possibles), donc des bons lipides, mais aussi de bons glucides, et de bonnes protéines.