Le problème était le suivant : parce que l'ultime étape était longue (70 km), il était nécessaire de faire partir les coureurs les moins rapides et les blessés très tôt avant l'heure habituelle de départ afin que ceux-ci n'arrivent pas trop tard sur la plage (parce qu'après cette dernière étape où c'était fini pour les coureurs, ça ne l'était pas pour tout le monde, tout s'emballait avec la remise des prix, le dîner et puis organiser le bordel pour le retour des camions le lendemain). Donc plusieurs départs de St-Pons-de-Thomières, il y en eut parfois trois. Les groupes étaient formés par niveaux dans le but de ne pas fausser la course, ou de la fausser le moins possible, et l'idée était aussi qu'un coureur parti dans l'un des 1er ou 2e groupe n'arrive pas avant un coureur du dernier départ, plus rapide que lui, car cela aurait été un peu lui « voler » la victoire d'étape.fabcentkm a écrit:amonere a écrit:Connaît-on l’origine de cette idée de merde (...)fabcentkm a écrit:tu m'as demandé de "ralentir" (alors que je n'étais qu'à 7,4 de moyenne) pour ne pas arriver avant Janne sur la plage, ce qui aurait fait désordre j'en conviens.
Mais ce n'était pas simple d'organiser l'étalement des départs et souvent ça ne marchait pas parce que dans la dernière étape il y a toujours des coureurs, même en piteux état, qui se sentent miraculeusement pousser des ailes et qui, dans l'euphorie, arrivent à courir à des vitesses qu'ils n'ont jamais tenues depuis le départ (phénomène plusieurs fois constaté mais qui reste inexpliqué)... C'est pourquoi il a fallu quelques fois demander à des coureurs survoltés de ralentir à l'approche de l'arrivée (et même, deux fois je crois, d'en arrêter à l'entrée de la plage) pour laisser passer le vainqueur de l'étape. Ce n'était pas forcément une bonne idée, je le reconnais. Beaucoup de coureurs comprenaient la manip mais je comprends très bien que d'autres ne la comprenaient pas et qu'a fortiori des coureurs-consommateurs imbus d'eux-mêmes et qui ne voient pas plus loin que l'ombre portée de leur précieux nombril (il y en a eu aussi sur la Transe Gaule) ne pourront jamais la comprendre.
Sur les dernières éditions de la Transe Gaule où la dernière étape ne faisait plus qu'une quarantaine de km, le problème était différent et plus facile à gérer et je crois que sur la dernière édition tout le monde est parti en un seul départ pour la dernière étape, et alors il n'était plus question de ralentir ou d'arrêter personne, même si le vainqueur du classement général n'était pas le premier à arriver sur la plage.
Lors de la première édition par contre, la dernière étape avait été gérée différemment, en deux demi-étapes. Une première arrivée à Narbonne centre-ville où la course était neutralisée. On attendait le dernier et le groupe (11 finishers) est reparti et resté groupé, comme il avait été demandé, sur les 18 derniers km jusqu'à Narbonne-plage (encadré par la Police Municipale, un méchant bordel sur la route de la plage bien encombrée de touristes). Ça ne m'avait pas plu parce que pour celui qui est capable de courir à 12 km/h ce n'est pas très marrant d'être obligé de se traîner à 6 ou 7 km/h pendant aussi longtemps. Donc, dès la 2e édition on a modifié pour faire partir la dernière étape en 2 ou 3 groupes et sans neutraliser l'arrivée. Et déjà cette fois-là, il a fallu arrêter pendant quelques minutes Eric Kréa* à 3 km de l'arrivée pour laisser remonter Rainer Koch* qui avait gagné les 17 premières étapes et qui chassait derrière depuis le matin, tel un Messerschmitt.
Quelques autres courses par étapes organisées par quelqu'un qui peut être vu à la fois comme un précurseur et comme un modèle avaient choisi de gérer leur dernière étape sensiblement de la même façon pour mettre en avant les vainqueurs du classement général sur la dernière ligne d'arrivée : Trans Europe 2003, 2009 et 2012, 6 Deutschlandlauf entre 1998 et 2010, Horb-Berlin-Lauf 2011 (et peut-être quelques autres ?). Une idée dite de merde donc, vue de la Roche-sur-Yon.