jbj a écrit:Si le cut-off de l'Intégrale Riquet avait été le même que celui du Spartathlon (36 heures pour 245 km), il y aurait eu 10 classés, peut être 1 ou 2 de plus qui auraient alors bataillé pour rester sous les 36 heures, soit environ 20% des partants. C'est un pourcentage de Finishers inférieur à celui du Spartathlon dans ses années les plus brûlantes.
Malgré l'absence de dénivelé, avec une chaleur qui n'a rien à envier à celle de la Grèce et l'ombrage quasi permanent sur le parcours, qu'est-ce qui rend l'Intégrale Riquet si difficile : le revêtement ? l'espacement entre les postes de ravitaillement ? le spectacle des péniches paresseuses qui appelle au farniente ?...
Gilles Palaruello a terminé 7 fois le Spartathlon, dans des temps toujours proches de son temps sur l'Intégrale Riquet : 34h54' en 2002, 35h35' en 2003, 35h42' en 2004, 35h43' en 2005, 33h42' en 2006, 34h21' en 2007 et 32h24' en 2008.
Je suis persuadé que le gabarit d'une telle épreuve, ajouté à son cachet touristique, pourrait attirer de nombreux coureurs étrangers (les Allemands notamment adorent). Il faudrait pour cela la faire connaître sur des épreuves comme par exemple le Spartathlon qui est un peu le congrès mondial annuel de l'ultramarathon où ça court mais où ça cause aussi beaucoup.
Je me régale de chacune de tes interventions sur le forum JB

Et quand on parle de chiffres et de stats, j'adoooore quand il s'agit d'une analyse d'un connaisseur comme toi.
Ton éclairage est vraiment intéressant car il met en relief l'extrême difficulté de cette course. La comparaison avec le Spartathlon est éloquente.
Je ne suis pas un bon exemple, étant un piètre coureur de trail mais le revêtement est pour moi une des raisons principales. J'ai l'impression d'avoir été 95% de mon temps attentif à où je devais poser mes appuis.
Il faut savoir qu'après à peine quelques kilomètres, les 2 hommes de tête (Patrick Bruni et Hervé Bec) avaient déjà goûté à l'eau du canal. Que dans mon groupe de 3 coureurs un peu derrière, tous ont mordus la poussière au moins une fois (toujours après à peine quelques kilomètres, je précise) . Des chutes brutales et violentes qui ont laissé des traces visibles bien des jours après.
Imaginez ce qu'un coureur à la foulée rasante comme moi pouvait avoir à l'esprit quand en pleine nuit il fallait progresser sur des passages où les racines, les trous, les ornières pouvaient me mettre à terre à chaque pas.
La chaleur était vraiment très importante. J'ai du me verser sur le crâne plus de 50 litres d'eau !!
J'ai subi pour ma part (mais j'en connais d'autres) un gros coup de chaud au bout de 10 heures de course environ.
Mes 20 minutes d"avance sur Pascal Martin n'y ont pas résisté.
Mais cela n'est peut être pas étranger à un départ pas assez prudent au regard des conditions de course.
Et pourtant, je fanfaronnais avant la course que je ne ferais pas piéger à nouveau comme à Bergame

Comme toujours, ceux qui sont arrivés sur la pointe des pieds et sans ambition ont réussi leur course. Pascal Martin visait une place dans les 15 (voir ici. Didier Cartreau partait pour 48 heures !!
Bref, l'extrême prudence est toujours l'approche nécessaire en ultra et je m'en veux terriblement.
Quant aux péniches, elles ont été pour moi une source constante de motivation quand je me trainais comme un escargot et que je parvenais tout de même à remonter sur elles dans mes trop rares (à mon goût) phases de courses.
Tout ceci pour dire qu'avec le recul je vais certainement être fier d'être allé au bout d'une course au cours de laquelle j'ai été si tôt en difficulté. Cela me donne des espérances pour les prochains défis ... si je trouve une solution à mes problèmes alimentaires
